LA GENEVRAIE (ou GENEVRAYE)
Ce toponyme nous fait penser à la « vraie Gennes » signifiant par là que c’est à cet endroit qu’aurait été fondé notre village. Il est plus raisonnable de penser que « Genevraie » vient du mot
genévrier désignant un arbrisseau assez commun dans nos forêts et dont les baies sont utilisées comme condiments.
Le château actuel date de la fin du XIX° siècle (1882). Lors de la construction, les restes des salles du précédent manoir furent rasés. Déjà, après la révolution, les fossés entourant le manoir
avaient été comblés, la chapelle désaffectée et détruite.
La « Gennevraye », de la paroisse de St Vétérin (*), dépendait sans doute de l’abbaye St Nicolas d’Angers. Au temps féodal, on remarque que trois chapelles ont été répertoriées à cet endroit dont
l’une porte le nom de l’abbaye :
- celle de St Josse (du saint breton Jodoce), la plus ancienne et qui figure sur la carte de Cassini,
- celle de St Nicolas attenante au logis fortifié desservie par le chapelain de la Gennevraye,
- celle de St Jean, près du cimetière de la Gennevraye, construite par le seigneur de Sarré.
L’abbé Bourasseau écrit : « Le très populeux village de la Gennevraye avait ceci de remarquable qu’il était tout entier sous terre, formé de caves hautes et profondes, sortes de cavernes creusées
dans le coteau. »
Il pense également que même les habitants d’un certain rang (le Seigneur de la Martinière, les chapelains, un notaire royal dénommé Maître Roulleau) étaient troglodytes.
Le village de Sarré y était rattaché pour les services religieux comme en atteste une ordonnance de 1269 de Mgr Gellent, d’où l’importance de la fréquentation. Cette ordonnance n’évita pas les
querelles entre la paroisse mère(St Vétérin) et sa succursale , à propos par exemple de la publication des bans de mariage ou de construction de fonts baptismaux.
« Le seigneur de la Gennevraye avait droit de haute, basse et moyenne justice, … un droit de mesure à blé et à vin, droit de fuye, droit de pêche dans le ruisseau d’Avort et d’y retenir le
poisson par grille ou autrement, sans arrêter l’eau ».
« En 1765, messire Charles Duvau de Chavagne, chevalier, Seigneur de la Genevraye (dut) …vendre … le seigneurerie de la Genevraye,….à Messsire Bommier de la Rochejaquelin qui fit procéder à l’inventaire de la propriété. Les biens à vendre sont énumérés :
« Un château, un pavillon basti à neuf à la moderne écurie, étables, pressoirs, celliers, boulangeries, terrasses, parterre, jardin, vergers, grenier, garenne, fuye, haute et basse cour dans
l’une desquelles est une chapelle érigée en succursale, sous le nom de St Nicolas de la Gennevraye, à la présentation du Seigneur de la Genevraye, droit de banc, de vendanges, mesure à bled et à
vin,
four banal, droit d’enfeu et de listre dans la chapelle, haute justice de la Gennevraye Sarré, composés d’hommes, sujets et vassaux, cens et rentes considérables en froment, argent, volailles,
noix, fouasses, … » (Bourrasseau)
(*) La commune de Gennes a été constituée en 1798, par le regroupement de 3 paroisses de l’ancien régime :
- St Vétérin de Gennes
- St Eusèbe de Gennes
- St Pierre de Milly.
Tous les hameaux se rattachaient à l’une ou l’autre des paroisses sans toutefois que la continuité géographique soit logiquement respectée.